mardi 8 juillet 2014

PORTRAIT "BALLADS": CLEA VINCENT

J'ai rencontré Cléa Vincent lors des open mics du Pop In que j'anime chaque dimanche soir avec Guillaume Léglise, depuis que Yaya Herman Dune, l'initiateur, m'a passé le micro en 2008. Elle est arrivée un soir de 2009 avec son clavier et a chanté ses chansons. Guillaume et moi l'avons tout de suite adorée. Sa diction particulière, sa voix à la fois puissante et voilée, ses notes très longues ou minuscules, ses syllabes chantées le nez en l'air, ses accords new wave, ses solis de piano jazz où Monk rencontre Petrucciani avec un minimalisme "koln concert", et son groove samba enfantin (Jan Ghazi dit un jour: "sa bossa du Périgord") nous ont charmés. J'avais à ce moment là une place de batteur chez My Broken Frame, le projet de Guillaume Léglise. Et j'avais aussi de coté quelques chansons frenchy auquelles ils me manquaient des notes ou des mots. J'ai demandé à Cléa de tenir le stylo avec moi pour quelques unes de mes chansons, et elle me demanda la même chose en retour. Au même moment, Guillaume l'engageait comme pianiste de My Broken Frame. Nous avons fait tout un tas de concerts ensemble, puis avons écrit ensemble des chansons. La gémélité d'écriture que j'ai senti s'est toujours démontrée depuis, lorsque nous faisons nos ateliers. Si je commence une phrase, Cléa la termine, et inversement. Si elle a un accord, j'ai une mélodie, si je joue un accord, elle a une idée de texte. Quelques unes de nos chansons sont restées dans un tirroir à chansons, car, bavards, nous écrivons peu lors de ces séances, tant nous papotons. Les deux chansons que Clea a son répertoire, et que nous avons co écrites, sont "Happée Coulée" et "Soulevant". La première a également été chantée par Luce, sur son premier album. Quant à la deuxième, il arrive que Cléa la chante avec un peu tous ses projets. Par la suite, j'ai invité Cléa à chanter dans un des mes groupes avatars, ELLES SONT IMPARFAITES, pour la chanson "accessible song". Ensuite, Cléa a enregistré son premier album, sur une longue période, pour Polydor. J'y ai joué de la batterie. Le disque n'est finalement pas sorti. Entre temps, Cléa montait les Coquillages, puis Les Chansons de Ma Tante, un groupe dans lequel je suis batteur, aux cotés de David Argellies et Batist. Nous chantons les chansons de Joyce Giani, ma tante. Et parfois une ou deux de Cléa et moi. Nous avons également monté ensemble le quintet A LA MODE, un groupe instrumental de Jazz Rab avec Raphael Léger, Raphael Thyss et Batist. Dans ce quintet, tout le monde écrit, je joue la guitare et Cléa le piano. Nous jouons aussi en duo dans le métro. Nous avons souvent des projets ensemble, et bientôt d'autres encore pour la rentrée. Cléa est pour moi comme ma frangine de tonalité mineur et de tempo rital. Je n'ai pas besoin d'entendre ce qu'elle joue, je sais que nous sommes branchés sur le même secteur. Ainsi, j'avais très envie qu'elle tienne le piano sur l'enregistrement de "Ballads". Si j'ai joué une chanson seul au piano dans mon nouvel album, Cléa joue tous les autres pianos. Elle joue aussi une ou deux parties de Wurlitzer, impovise beaucoup, et joue du tambourin d'une façon hypnotique sur la toute dernière chanson du disque, "Ice Gold". C'est une toute nouvelle chanson que je n'avais pas finie. Il manquait le texte, qui a été écrit et chanté par la suite par Valérie Hernandez. Ainsi, nous avons improvisé sans chant la prise studio. J'ai demandé aux guitariste de s'exprimer au maximum. Je jouais une partie de batterie répétitive et Cléa jouait du tambourin à coté de moi comme un moine faisant ses prières. Ce genre d'attitude partageuse et télépathe font de Cléa une des personnes les plus agréables avec qui jouer. Comme moi, elle a du mal avec les mises en place programmées, et préfère de loin l'improvisation. "Ballads" est une disque improvisé. Je savais que Cléa serait dans son élément. Plus tard, Henry Caraguel me disait à quel point il aimait jouer avec Cléa pour toutes ces raisons. Depuis, Cléa Vincent a sorti son premier mini album. Son deuxième sort très bientôt chez Midnight Special Records. Un des meilleurs labels du moment. Je vous recommande la totalité des projets de Cléa. En ce moment, elle a monté un trio avec Zaza Fournier et Luciole autour de chansons de types de 1947 à 1967 qui parlent de nanas. Et ca joue tous les soirs de juillet aux Trois Baudets. Allez y. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire